Je ne cherche rien (en résidence 5)

Ce qui un jour me fit ouvrir un tube de peinture à l’huile ? Je ne sais plus. Mais je me souviens que ce fut un immédiat coup de foudre entre l’huile et moi, cette pâte qui met des jours à sécher, ralentissant la création, autorisant les repentirs. Travailler dans l’humide de la matière c’est avoir la surprise de voir se lever de nouvelles couleurs. La joie de voir se dessiner des formes inattendues. La peinture se dévoile comme derrière un banc de brume qui se déchire. Se dévoile comme le poème, parfois, se dévoile. Avec cette possibilité d’y revenir encore et encore.

Je noyais de petites formes dans des sortes de paysages qui n’en étaient pas vraiment. Des landes de couleurs. Ça parlait de solitudes. Je rejoignais enfin l’écriture.

Je ne cherchais rien, mais j’ai eu un jour le sentiment d’atteindre un endroit où je pouvais respirer. 

Comme au fil des pages, le tableau se bâtit lentement, avec de nombreux accidents, une grande part laissée au hasard. Ou plutôt : surgissant du hasard. Beaucoup de silences et d’incertitudes. Tout ce que nous trimballons de doutes, de déceptions, de passé, de vies, de morts.

« Même fini, un tableau demeure imprévisible ». Véronique Gentil

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