Semaines passées explorer, errer, arpenter,
De détours en sentiers impraticables,
De culs de sacs en routes inhospitalières au piéton,
Nez sur le balisage (maudite vue, maudit lierre masquant les marques indicatrices de grandes ou petites randonnées)
Nez sur les cartes, imprécises, toujours, incomprises, souvent (maudite incapacité à donner corps au réel),
On se croit libre, mais on n’ose couper à travers champs.
Ce jour, fin d’après-midi, la tête farcie de mots mais avec pour tout bagage mes mains dans les poches,
Façonné un petit chemin personnel, juste à ma taille, une heure de marche en une belle boucle bien cousue – église, allée de chênes, à gauche, bosquet, bout de bitume, à gauche, quatre maisons serrées en hameau, ruisseau, petite montée herbeuse, à gauche, fossé à sec, chêne creux, champ cultivé, à gauche
Sous une brise d’est rafraîchissante
La joie d’avoir enfin déchiffré le paysage, de pouvoir le cartographier mentalement, hors des sentiers battus et dûment répertoriés.
« Il y a à écrire, vouloir écrire, savoir écrire, et même si cela paraît forcément prétentieux, un livre se paie d’une livre de chair, ou alors ce n’est pas la peine ». Paol Keineg
