Quelqu’un, dans la boîte à livres, semble s’être débarrassé de sa bibliothèque de lycéen et je rapporte dans ma besace Michaux, Voltaire, Baudelaire et Carroll.
La relecture de La nuit remue me déçoit. Je n’y trouve plus grand-chose qui m’accroche. Tout de même, il y a ces pages sur l’éther. « Ici aucune possession, tous les nœuds se défont, tous les liens se desserrent. Enfin dégrisé de la vie, il gît au fond d’on ne sait quoi » qui fait écho à ce temps de retraite que je vis. Michaux écoute Sourabaya Johnny chanté par Marianne Oswald pendant un trip. Sourabaya Johnny est un marlou sans cœur, un voyou aimé par une jeune fille de 16 ans.
Plus que le livre, c’est cette chanson qui aura marqué la journée, l’émotion, écouteurs dans les oreilles, de savoir que Michaux a entendu comme je l’entends la voix de Marianne Oswald, sa diction, son accent.
Il a plu, ce matin tout est noyé de brume. Par la fenêtre je vois une femme âgée portant un capuchon de plastique transparent pour protéger ses cheveux blancs.